Installation artistique réalisée avec Benoît Giard et Louis Moncanis pour l’exposition « L’Inconnu » du Festival Archiculture 2018, organisé par Reezom, le bureau des étudiants de l’École d’Architecture de Nantes.
Note d’intention :
Le 18 octobre 1985, j’ai rencontré cette personne.
Rencontré, croisé, aperçu, trouvé, approché ?
Je ne sais pas quel est le terme exact.
Ce moment, un instantané, m’a marqué à tout jamais.
Je dois trouver cette personne, quelle qu’elle soit.
Je suis parti sans aucune information à son sujet.
C’est une véritable enquête que je mène.
Certains doutent de mon intégrité mentale.
Je dois absolument trouver cette personne.
Je dois leur prouver que je n’ai pas perdu la raison.
Aujourd’hui j’ai réussi à rassembler des indices.
Ils me mettent sur la trace de cette personne.
Ces preuves, savamment orchestrés, me rapprochent chaque jour de mon but.
Dans un carnet, je compile les informations que je trouve.
Les indices ne manquent pas mais j’ai du mal à les raccorder entre eux.
Une chose est sûre : son nom est Loïs Eboulen.
Suite de la note d’intention :
Exposer à Nantes me permet de toucher du public qui m’aidera à retrouver sa trace. Les spectateurs, mués pour l’occasion en enquêteurs, pourront venir intervenir sur les preuves qu’ils auront devant eux afin de pouvoir m’aider à enfin mettre la main sur Loïs Eboulen. Chacun pourra apporter également une preuve de son existence pour élargir le nombre d’indices. Tous ensemble, nous allons partir à sa recherche.
Le travail proposé est un installation regroupant l’ensemble des preuves rassemblées sur cet(te) inconnu(e). Ces indices, reliés entre eux au fil de plusieurs années d’enquête, nous racontent l’aventure d’une vie, la poursuite d’une personne que l’on peine à retrouver. Cliffhanger intime ou fuite en avant, cette course trouvera écho en l’expérience du spectateur à qui il sera proposé de suivre à son tour Loïs Eboulen. A travers la grande diversité des médias qui nous servent à trahir l’existence d’une personne, l’installation propose d’enquêter sur l’inconnu(e) : images, sons, vidéos, et objets seront mis en lien dans l’espace de la galerie Loire, permettant au spectateur de participer à l’enquête et de résoudre, enfin, le mystère Loïs Eboulen.
L’installation recrée une pièce dans laquelle tous les indices sont rassemblés et mis en relation les uns avec les autres. Le visiteur, pour pouvoir comprendre l’oeuvre a besoin de rentrer dans la pièce, seul ou en petit groupe, pour s’immerger dans l’environnement de l’enquêteur. Dans ce couloir les murs sont placardés d’indices, les tables sont remplies d’indices, et le sol est jonché d’indices. Tout est un indice, il suffit d’en trouver la signification. Les images, extraits de journaux, cartes, carnets, livres, objets qui constituent cet ensemble d’indices sont amenés à être inspectés par le spectateur, pour que celui-ci participe également à l’enquête.
Crédits photo : Louis Moncais, Benoît Giard et Léo Badiali